Anne Bouchara

Le Saladier de fraises

Être debout sur cette surface fluide, se laisser porter par la force de la vague, avancer très vite, sans autre énergie que celle de l’eau. Léviter au-dessus de l’Océan. Le soir, les dauphins viennent admirer le coucher du soleil. Lorsque je suis à plat ventre sur ma planche de surf en attendant une vague, ils approchent parfois tout près. Je leur parle. Pas comme la plupart des gens parlent aux animaux ; je leur parle comme à n’importe qui d’autre. Je leur confie mes interrogations, mes soucis. Ils tournent autour de ma planche en la frôlant délicatement comme pour me protéger. Je ne sais pas si ce sont toujours les mêmes mais je crois que oui, surtout l’un d’eux. Ces jours-ci, je leur raconte que la nuit, je me réveille en sueur. Ma nuisette et mes draps sont trempés comme si l’on y avait versé de l’eau. Nous ne sommes pourtant que début novembre, c’est le printemps, il ne fait pas encore trop chaud. Peut-être le stress dû à trop de travail.

Eva et son surfeur sont partis faire le tour du monde il y a deux ans. Ils ont trouvé un emplacement en Australie pour y installer un surf camp. Depuis leur départ, nous avons plus de travail. Notre bed and breakfast est toujours plein. Terminée l’époque où les voyageurs arrivaient à l’improviste et, alors que tout était calme, envahissaient la maison. Les soirées se terminaient tard sur la terrasse, on discutait, quelqu’un sortait sa guitare, les uns s’asseyaient par terre, d’autres sur les chaises longues et certains dans le hamac. Maintenant tout est réservé et complet un mois à l’avance. Nous sommes nombreux sur la Terre, de plus en plus nombreux, bientôt huit milliards. Si je passais juste une seconde à désigner chaque individu, il me faudrait un peu plus de deux cent cinquante-trois ans sans m’arrêter pour passer en revue l’ensemble des êtres humains de cette planète. Parfois j’aimerais rappeler aux vaniteux qu’ils ne sont qu’une seconde sur deux cent cinquante-trois ans. En plus de mes suées nocturnes, j’ai une douleur au ventre depuis quelques jours, une lourdeur, je ne comprends pas ce que c’est. Par moment, ça va mieux mais la douleur revient toujours quand je ne m’y attends plus. J’en parle avec les dauphins. Ces temps-ci, je ressens une étrange appréhension lorsque je regarde vers l’horizon sur la plage de Plettenberg Bay. En face, là-bas, pas d’Amérique, pas d’Afrique, pas d’Angleterre. Pas l’horizon que j’avais en France, quand je séjournais au bord de la mer. Lorsque j’étais arrivée ici avec Lise, lors de notre périple sud-africain, elle m’avait parlé de cette impression de grand vide loin devant nous. L’eau était turquoise et chaude, le sable d’un blond rassurant, pour moi c’était un paradis. Ce n’est que maintenant, des années plus tard, que je ressens cette impression d’être en équilibre au bout du monde. Je comprends la peur des anciens navigateurs d’arriver au bord de la Terre et de tomber dans un gouffre.

Dans un paysage de jeu vidéo auquel je jouais il y a quelques années avec un masque de réalité virtuelle, j’avance sur une mer dans un bateau, vers l’horizon. Le bateau arrive à un endroit où la mer se termine soudain et il se forme un angle droit vers un précipice sombre et sans fond. Lorsqu’on aperçoit le gouffre, même si on sait que ce n’est qu’un jeu, il est impossible de continuer à avancer. Même si je sais qu’autour de moi, ce n’est que la chambre avec un sol au parquet bien stable, impossible de poursuivre ma route. En ce moment, j’imagine parfois que l’horizon aperçu depuis la plage de Plettenberg Bay débouche sur cet immense précipice.

Ce soir, il fait beau, je prépare des fraises pour le dessert. Il est rare que je prenne le temps de faire à manger pour John et moi. Les petits déjeuners du bed and breakfast me prennent déjà beaucoup de temps. Je me lève tôt, j’épluche les mangues, les papayes, je prépare le müsli, la pâte à pancakes. Parfois j’invente une nouvelle recette de muffin. Tout doit être prêt pour six heures trente, au réveil des surfeurs les plus matinaux. Puis jusqu’à dix heures, je confectionne des omelettes et des pancakes à la demande. C’est souvent John qui s’occupe de nos repas ou bien nous allons dîner quelque part sur la côte. Depuis bientôt douze ans que nous sommes installés ici, nous connaissons bien les personnes qui tiennent les surfs camps et les restaurants de Plettenberg Bay.

J’aime préparer à manger sans contrainte, sans horaire, sans être pressée. J’ai versé les fraises dans un égouttoir et les ai rincées sous l’eau fraîche du robinet. J’ai installé un saladier près de l’évier. J’ouvre le placard sous l’évier pour en sortir le bac à compost. De manière répétée, je détache la queue verte des fraises. Ce geste ronronnant me repose. Je coupe les fraises en deux, jette la queue d’un côté et les fraises de l’autre. C’est agréable de répéter ainsi un geste pour extraire la fatigue de son corps et les préoccupations de son cerveau.

Il fait encore jour en cette soirée de printemps ; derrière la vitre, des rayons de soleil viennent me réchauffer. Je poursuis mon geste répétitif ; les fraises d’un côté, les queues de l’autre. Les fraises sont très belles, juteuses. Coupées en deux, elles font apparaître un dégradé du rouge au rose jusqu’à leur cœur. Nous nous régalerons pour le dessert. Les queues d’un côté, les fraises de l’autre, les fraises d’un côté les queues de l’autre. Je flotte dans cette répétition. Cela fait du bien. Je sens un peu moins ma douleur au ventre. Il ne reste plus que quelques fraises dans l’égouttoir. Ma fatigue est happée par les rayons de soleil derrière la fenêtre et par mon mouvement répété. Ça y est, c’est la dernière fraise. Je contemple le saladier plein. Le saladier plein ! Le saladier est plein des queues vertes des fraises. Je rouvre le bac à compost, les fraises coupées en deux, à la chair rouge-rose, sont là pêle-mêle, parmi les épluchures, les coquilles d’œufs, le marc de café, des fleurs fanées. Je regarde fixement le bac au-dessus duquel s’agitent quelques moucherons et contemple hébétée mon épuisement jeté parmi les détritus. Soudain, j’ai de nouveau très mal au ventre. John me trouve recroquevillée sur moi-même dans la cuisine.

Il m’emmène aux urgences de la petite clinique de Plettenberg Bay. On dirait que personne n’est jamais malade dans cette ville ; même la clinique, d’extérieur, ressemble à un hôtel pour touristes. Le lendemain je suis transférée à Cape Town. Je passe d’un service à l’autre. Les médecins me préparent au pire. On soupçonne un cancer. Examens complémentaires. Diagnostic : lymphome.

Première question : pourquoi ? Pourquoi moi qui ai une vie rêvée, choisie, pourquoi je suis malade ? Moi qui mange des fruits tous les jours, qui fais du sport, pourquoi moi ? Le ciel si bleu, l’air si clair est-il pollué ? La mer dans laquelle je me baigne, que contient-elle que je ne vois pas ? Et les fruits bio que je mange ? Cette terre dans laquelle ils poussent, que cache-t-elle après tant de décennies d’agriculture intensive ? Et que contient mon esprit en apparence si tranquille mais préoccupé de devoir gérer sa propre entreprise. Insidieusement, au-delà de l’horizon, un gouffre s’est ouvert.

J’appelle mes parents. On décide vite que je serai soignée à Paris. John ne m’accompagne pas, trop compliqué d’abandonner le bed and breakfast comme ça. Il me rejoindra au plus vite. Il faut prévenir les amis. D’abord mes amis d’études, le petit groupe des plus proches : Lise, Mathieu, Antoine et Pierre. Le plus simple est de leur envoyer un message sur WhatsApp. Comment leur annoncer ? Je commence à taper : « Hello, j’ai une nouvelle qui risque d’avoir un gros impact » ; j’envoie. Pierre répond immédiatement : « Un bébé ? ». Zut je n’ai pas eu le temps de finir ma deuxième phrase. « Non, pas un bébé, je suis à l’hôpital, j’ai un cancer ». En ricochets les réactions apparaissent : « Oh non ! C’est pas vrai ! », « Courage Aurélie ! », « Quoi ??? Tiens bon ! ».

Deuxième question : comment va réagir John, comment va réagir ma famille « s’il m’arrive quelque chose » comme on dit ? Je n’ai jamais compris cette expression : « s’il m’arrive quelque chose ». Il nous arrive tous les jours des choses ; parfois agréables, parfois non. Comme si la mort était la seule chose qui nous arrivait vraiment… Cela me fait penser à l’expression « il nous a quitté ». Si peu sensible à ces phrases que tout le monde emploie, je n’en comprends pas toujours le sens. Alors que je faisais mes études à Paris, j’avais trouvé un excellent coiffeur, Jérôme, qui travaillait dans un salon de l’avenue des Gobelins. Je n’avais pas besoin de lui parler, il avait toujours une idée de coupe. Il faisait toujours de gentils commentaires sur la couleur de mes cheveux — pour laquelle je ne suis pour rien. J’aimais aller le voir. Fin 2012, il s’est absenté du salon ; il était en arrêt maladie. Quelques mois plus tard, lorsque j’y suis retournée, un nouveau coiffeur était là. Je me suis enquise de la santé de Jérôme auprès du gérant qui m’a répondu : « Il nous a quittés, ça a été dur ». J’ai compris qu’il avait quitté le salon de coiffure, qu’il avait démissionné. Comme c’était le meilleur coiffeur du salon, bien sûr cela avait été dur pour leur commerce. Pendant des années j’espérais le retrouver dans un autre salon ou le croiser par hasard dans Paris ou même en province ou à l’étranger lorsque je voyageais. Je ne connaissais pas son nom de famille ; on ne connait pas le nom de famille de nos coiffeurs. On sait celui de nos cordonniers, de nos médecins, de nos libraires, mais pas de nos coiffeurs. Comme des personnages de roman, ils sont juste un prénom. J’avais cherché sur internet « Jérôme coiffeur Gobelins » et n’avais trouvé que quelques commentaires de ses clientes louant son travail sur un forum datant de plus de dix ans. Récemment à la radio, un journaliste a dit pour annoncer la mort d’un célèbre chanteur : « Il nous a quitté ». Ce n’est qu’à ce moment-là, près de quinze ans après, que j’ai compris que Jérôme était mort.

Je ne vais pas mourir. Je revois quelques images de ma vie et je sais qu’elle va continuer : l’immeuble dans lequel j’ai grandi dans le dix-septième arrondissement de Paris, la concierge qui nettoyait le hall d’entrée lorsque je partais en cours et qui me disait, toujours avec le même sourire : « Bonjour Aurélie ! », la lumière à travers la verrière du Hall Eiffel du Lycée Carnot, ma vie de l’autre côté de la Seine quand je suis entrée à l’École de Chimie, notre première bière avec Lise et Mathieu au Teddy’s Bar, la thèse à Jussieu tour 54 et mon aménagement dans mon studio place d’Italie, mon pot de thèse dans la cave voûtée du bâtiment Esclangon et la tournée des bars du cinquième ce soir-là, le voyage en Afrique du Sud, John apparu dans l’encadrement de la porte d’entrée du bed and breakfast où nous logions à Cape Town, une balade un matin sur la plage pieds nus avec Lise, les dauphins dans l’Océan Indien, l’aéroport de Roissy un matin d’hiver. Je ne vais pas mourir.

Je suis hospitalisée à l’Institut Curie. Mes parents m’y accompagnent. On passe par la rue Claude Bernard. Que de souvenirs ! Rue Claude Bernard, lorsque je revenais de chez Mathieu qui habitait encore en colocation ; on avait fait une soirée chez lui et on était juste passés prendre l’apéritif avec Lise et Antoine. Rue Claude Bernard, en rentrant du Teddy’s Bar. J’avais passé une bonne soirée entre amis mais j’étais un peu triste de rentrer seule chez moi. Rue Claude Bernard, dans le bus 27, pour rentrer chez moi lorsque j’habitais Place d’Italie. Un soir, j’étais allée assister à un concert à l’Hôtel des Beaux-Arts dans le sixième arrondissement avec Lise. C’est Emma Solal qui chantait dans un salon feutré qui donnait sur un petit jardin. C’était la fête de la musique, il faisait beau. Rue Claude Bernard, il y avait un couple aux cheveux gris qui s’embrassait. Rue Claude Bernard, aujourd’hui pour aller à l’hôpital. Rue Claude Bernard, rêves et cauchemars.

On m’installe dans une chambre dont je n’ai pas le droit de sortir. Me voilà transférée du bord de l’immense Océan Indien à une petite chambre en entresol, du printemps sud-africain à une fin novembre parisienne. La fenêtre au ras du sol me laisse à peine voir s’il fait beau ou pas. De toute façon en cette période de l’année, il fait souvent gris et les journées raccourcissent. Je passe trois mois enfermée à l’hôpital. Je ne dors pas toujours très bien. Parfois un cauchemar : je suis sur une barque sur un immense océan, sur l’Océan Indien, à Plettenberg Bay, j’avance seule dans ma barque vers l’horizon, et soudain l’Océan se termine en un précipice. Je ne peux ni m’arrêter, ni faire demi-tour. Alors que mon bateau bascule, je me réveille en tremblant, la gorge complètement desséchée. Heureusement mes amis les plus proches, mes amis d’étude sont là. Ils habitent encore tous Paris : Lise est la plus assidue. Mathieu, Pierre et Antoine sont venus plusieurs fois aussi. Je me rends compte aujourd’hui à quel point j’étais loin lors de la mort d’Alice. Sonia et Zoé m’ont aussi rendu visite, ça m’a fait plaisir, ça faisait très longtemps que je ne les avais pas vues. Quelques amis d’enfance, de collège ou de lycée sont passés. Et mes parents, évidemment. Ma vie est mise sur pause. Je ne contrôle plus rien. Des infirmières changent les sacs de perfusion, je n’ai aucune maîtrise sur leur contenu. Un temps suspendu dans un lieu suspendu. Unité de temps, comme une pièce de théâtre, lieu hors du temps.

Au bout de quelques semaines, John arrive à Paris. Il est d’abord accueilli chez mes parents. Sa décision a été rapide ; il a fermé et revendu notre bed and breakfast. Et il a organisé le déménagement vers Paris. Mes parents, qui ne s’occupent plus que de moi, nous ont trouvé un appartement en location près de la gare de Lyon. Nous nous y installerons en attendant ; en attendant quoi, d’ailleurs ? Lorsque j’habitais près de la Place d’Italie, nous organisions des fêtes de voisins dans mon immeuble, au mois de juin. J’aimais y participer et me mêler à toutes les générations. Lors d’une des premières fêtes, j’avais discuté avec un petit groupe de personnes parmi lesquelles un très vieux monsieur que je croisais parfois mais avec qui j’échangeais seulement un « bonjour ». Dans la conversation, chacun évoquait son arrivée dans l’immeuble. Et le vieux monsieur d’expliquer avec un sourire espiègle : « Moi, j’ai pris un studio ici, ça devait être provisoire et ça fait cinquante ans ! ». J’imagine cet homme aux traits fins et aux yeux bleus acérés, jeune célibataire. Il vient de commencer à travailler. Il se plait dans ce studio charmant, clair et calme. Un jour, il s’achètera un appartement plus grand quand il aura plus d’argent, quand il sera marié, quand il aura des enfants. Mais ce jour-là n’est pas arrivé.

Après les trois mois de traitement, je suis guérie ou plutôt en rémission, car on ne guérit pas vraiment. Après avoir été mise sur pause, ma vie est mise en suspension. Nous nous installons près de la gare de Lyon. De notre fenêtre, on voit l’horloge de la gare. John trouve un travail dans une start-up. J’ai un brouillard dans la tête, des moments de fatigue intense. Je ne sais pas ce que je vais faire maintenant. Je me sens comme un funambule, en équilibre sur le fil de la vie, si fragile et si court.

Pour fêter ma sortie de l’hôpital, j’ai proposé à mon groupe d’amis de se retrouver au Teddy’s Bar, notre lieu de rendez-vous de nos années d’étude. Quand nous arrivons John et moi, Antoine est déjà là. Il a toujours été le plus ponctuel. Il est accompagné d’une magnifique jeune femme à l’épaisse chevelure brune, Noémie. Puis arrive Lise, directement depuis son travail. Elle semble un peu fatiguée. Léa et Mathieu entrent dans le pub, accompagnés de leur petite Chloé. Pierre est le dernier à arriver, il a toujours plusieurs soirées en parallèle, cela fait vingt ans qu’il a toujours plusieurs soirées en parallèle.

Bientôt, la discussion tourne autour des rêves de chacun. Au bout de plus de dix ans dans le théâtre des grandes entreprises, chacun ressent, après la découverte, la participation au jeu, l’amusement, chacun ressent une grande lassitude de ce spectacle vain, dans ces rôles absurdes. Pierre rêverait d’être décorateur d’intérieur, Antoine s’est promis que, dès qu’il aurait quarante ans, il ouvrirait un bar à cocktail, Lise veut être écrivain et Mathieu aimerait créer une radio pour enfants. Seule Léa la magicienne vit déjà dans son rêve. Et Noémie ? Je ne sais pas, elle parle peu ; son métier de libraire semble lui plaire. Et moi ? Moi qui ai déjà réalisé mon rêve de vivre toute l’année en vacances ? Vais-je un jour repartir pour Plettenberg Bay ? Vais-je aller ailleurs ? Mes études de chimie sont trop loin maintenant et il n’y a pas encore de surfeurs sur la Seine. Peut-être que j’ouvrirais une fromagerie ?

Si je reprenais des photos d’il y a dix ou quinze ans, je me rendrais compte que les visages se sont allongés, des cernes se sont formés, des rides sont apparues ici ou là sur les visages. Certains cranes se sont dégarnis, des ventres ont pris un peu de volume. Mais en réalité, nous n’avons pas vraiment changé. Lise fait toujours les mêmes jolis gestes avec ses mains quand elle parle comme si elle voulait attraper des rêves, Antoine le même anxieux, Mathieu a toujours ses beaux yeux bleus sur lesquels s’abaissent parfois ses longs cils blonds, comme des papillons, le même charmeur et Pierre, toujours aussi volubile et souriant avec ses grands yeux écarquillés.

Longtemps pendant la soirée j’ai eu le sentiment que nous attendions encore quelqu’un. Quelqu’un qui était là lors de nos soirées entre amis, qui était là lorsque nous sommes venus prendre un verre ici, au Teddy’s Bar, avant mon départ pour Plettenberg Bay. Quelqu’un dont la chevelure blond cendré et les grands yeux noisette éclairaient une soirée. Et dont la diction très rapide redonnait du rythme quand la soirée commençait à s’étirer. Non, nous étions au complet. Souvent mon regard s’est posé sur la porte d’entrée. Mais même en attendant un peu, même en attendant longtemps, Alice ne viendrait pas nous rejoindre.