Anne Bouchara

Les Chaussures panda

Cette nouvelle est la suite directe de Il n’aura eu que les chaussures.

Il est dix-huit heures trente. Rien de prévu ce soir. Depuis qu’Aurélie est partie s’installer en Afrique du Sud il y a presque un an, Mathieu a l’impression que du vide circule dans ses veines. La vie semble s’enfuir. Lorsqu’il est devenu myope vers l’âge de dix ans, il s’est mis à porter des lunettes. À travers ses verres, le monde s’est rétréci et éloigné de lui. À l’entrée au collège, il se tenait lui-même à distance des autres. Au lycée, lorsqu’il a commencé à mettre des lentilles, ses amitiés et sa popularité se sont élargies en même temps que son champ de vision. Il est devenu ce beau garçon sympathique et brillant en classe. Lorsque sa vie se brouille comme ces temps-ci, il a l’impression de se trouver de nouveau séparé des autres, derrière cette imperceptible tranche de plastique qui recouvre son iris.

Mathieu s’était imaginé que l’amourette d’étudiants entre Aurélie et lui se serait transformée en une vie à deux. La vie est un large boulevard et soudain on se retrouve à y avancer tel un funambule au risque à tout moment de trébucher. Comme si la chaussée s’effondrait ne laissant qu’un passage étroit et périlleux. Aurélie lui avait dit au revoir au cours d’une soirée au Teddy’s Bar dans le cinquième, en décembre dernier, avant son départ définitif pour Plettenberg Bay. Mathieu était resté jusqu’à la fin de la soirée tard dans la nuit. Lui et deux ou trois autres amis avaient attendu avec Aurélie le Uber qui la ramènerait dans le dix-huitième arrondissement. Une fois montée dans la voiture, elle avait ouvert la vitre. Il revoit son visage clair se tournant vers eux, ce grand sourire, une mèche de ses cheveux blonds vénitiens passant devant ses yeux, et sa main dépassant de la fenêtre qui s’agite doucement dans la nuit sous la lumière des lampadaires.

Depuis, le temps s’effrite. Les journées et les semaines semblent avoir rétréci. On est tout le temps le soir, on est tout le temps vendredi. Mathieu est pris dans un courant qui tourbillonne très vite et le ramène toujours au même endroit, toujours à la fin, à la fin de la journée, à la fin de la semaine. Pourtant, ses travaux de thèse avancent bien et il a quitté sa colocation pour s’installer dans un deux-pièces de la rue Montbrun, à Alésia. Parfois la nuit, il rêve qu’Aurélie vit avec lui. Au réveil il est seul, seul à Paris, seul dans son appartement, seul dans sa chambre, seul dans son lit.

Assis sur un strapontin du métro, il va sur Tinder. Le catalogue de filles défile sans fin. Ce sont juste des visages ou des bustes, parfois un portrait en pied, un âge et un prénom. Des photos très travaillées. Sur Tinder, toutes les filles sont belles. Ça matche ou ça ne matche pas. Comme dans un jeu vidéo, il est content de marquer des points. Peut-être retrouvera-t-il une photo de la fille portant les chaussures panda ? Il clique sur le profil d’une jolie blonde et bascule sur son compte Facebook. Des photos d’assiettes dans lesquelles des plats sont joliment présentés. Une passionnée de cuisine sans doute. En réalité, elle aime assembler des ingrédients pour créer une harmonie de couleurs et de textures, mais ne cuisine presque jamais. Un peu plus loin, des photos de vacances : plage et eau bleu turquoise. Où est-elle ? Il l’imagine dans les Caraïbes ou de lointaines îles de l’océan Indien. Elle est en Bretagne à l’île de Groix.

Arrivé à la station Raspail, il lève les yeux et regarde par la fenêtre du métro. Sur le mur du quai, une publicité pour un smartphone. Quelqu’un sur l’affiche a ajouté au marqueur noir : « Smart phone dumb people ». Ça le fait sourire. Il scrute les voyageurs sur le quai et s’amuse à compter : parmi les vingt personnes qui attendent le métro, quinze tiennent un téléphone portable à la main. Mathieu aime cette silhouette caractéristique des jeunes Parisiennes de la fin de ces années 2010 : jean slim, gros sac à main dont l’anse est coincée au creux du coude, main lestée par un téléphone, poignet légèrement cassé, doigts qui pointent vers le bas et paume en avant. Cela lui fait penser à la silhouette des Parisiennes des années 1900 : faux-cul, ombrelle coincée au creux du coude et éventail à la main élégamment porté par un poignet qui se courbe vers l’avant.

Il rencontre le soir même la jolie blonde dans un bar à tapas de la rue des Lombards. Rien de mieux que le quartier des Halles pour un rendez-vous impersonnel. Il ne se souvient plus du prénom de la fille ni du sujet de la conversation. Il pense à Aurélie, à ses cheveux blonds vénitiens, à son esprit d’entreprendre imprévisible, à la photo de cette plage de Plettenberg Bay vue sur son compte Instagram. La fille parle, il ne l’écoute pas. C’est comme s’il la voyait de très loin ou comme si c’était une photo de publicité : les femmes y sont forcément très belles, mais on n’y fait pas attention. Une fois la dernière gorgée de sangria avalée et le dernier toast de charcuterie espagnole poliment partagé, il se lève et propose qu’ils aillent payer au bar. Quoi ? Si vite ? La fille le trouve un peu pressé. On pourrait faire un peu mieux connaissance. Puis elle comprend que la soirée se termine là. Ses lèvres se pincent et son regard se voile. Mathieu, occupé à chercher son portefeuille dans la poche de son blouson, ne remarque rien. Il pense à Aurélie, il pense aux chaussures panda, il pense à Aurélie qui porterait des chaussures panda sur la plage de Plettenberg Bay.

Il reprend la ligne quatre pour rentrer chez lui, sort son téléphone de sa poche et se met à le manipuler comme si c’était un doudou. Il ouvre Twitter, caresse l’écran pour faire défiler le fil infini des infos, zappe sur YouTube. Casque Marshall sur les oreilles, il regarde quelques vidéos d’humoristes. L’application lui en propose d’autres. Certaines le font rire, d’autres beaucoup moins. Il a l’impression d’être dans un siphon qui le tire vers les profondeurs. Il ferme alors les yeux, passe sa main sur son visage. Trop d’écran. Trop de lumière bleue. Trop d’images sorties de leur contexte. Il ne desserre pas ses doigts de son téléphone, mais se met à regarder autour de lui. Cela fait longtemps qu’il n’a pas ainsi observé les gens dans le métro. Une femme porte des chaussettes blanches dans ses chaussures grises, faute de goût. Des trench-coats beiges habillent toutes les filles, car nous sommes en automne à Paris. iPhone, cravate, costume légèrement cintré acheté avec son premier salaire, petite sacoche d’ordinateur en bandoulière, barbe bien taillée, un trentenaire au regard bleu d’une infinie tristesse se tient à la barre centrale. Un jeune homme porte un chat sur ses épaules et improvise un tam-tam sur le siège entre ses jambes. Mathieu regarde les pieds des voyageurs. Parfois, il fixe une paire de tennis blanches, comme si de petites peluches allaient apparaître au bout des languettes.

Au lieu de rencontrer des inconnues, il pourrait écrire un mail à Aurélie, lui dire qu’elle lui manque. Il pourrait même lui écrire une lettre manuscrite qu’il glisserait dans une boîte aux lettres jaune dans la fente « Autres départements, Étranger ». Il éprouve une tendresse pour ces objets qui disparaîtront du paysage de la ville dans quelques années, comme l’ont fait les cabines téléphoniques. Il pourrait même aller à Plettenberg Bay. Aurélie, comme à tous leurs amis, lui avait proposé de venir passer des vacances dans son Bed & Breakfast. Mais Mathieu n’ose pas. La peur d’être ridicule, d’être incompris, de troubler leur amitié.

Il s’imagine dans quelques années lorsqu’il pensera à cette période de la fin des études. Il se souviendra des pots avec ses amis, des parties de foot aux arènes de Lutèce, de séances de course à pieds au parc Montsouris avec Antoine, de répétitions et des représentations théâtrales avec Alice. Mathieu est un nostalgique du futur, un jeune homme du futur antérieur. Il aime se perdre dans les nombreux lendemains possibles. Il imagine qu’Aurélie repassera à Paris et lui dira qu’elle l’aime, que la fille aux chaussures panda sera assise en face de lui dans le métro ce soir. Peut-être vivra-t-il avec l’une d’entre elles dans son deux-pièces de la rue Montbrun ? Parfois il pense que Lise, moins impétueuse, mais sûrement plus fine, plus belle et plus intelligente, sera un jour dans sa vie. Il se demande à quoi ressembleront ses enfants et même s’il en aura un jour. Il invente les prénoms de ceux qu’il aura ou qu’il aurait eus avec telle ou telle : Ulysse, Jeanne, Adèle… Il imagine leur visage. 


Comme tous les matins, Mathieu reprend le métro à Alésia. Ne plus regarder son portable, c’est décidé. Il regardera les gens. Qu’y a-t-il dans ces yeux qui se ferment ? Qu’y a-t-il dans ce demi-sourire ? Qu’y a-t-il dans cette bouche qui se tord ? Qu’y a-t-il dans ces doigts qui pianotent sur un sac à main posé sur les genoux ? Qu’y a-t-il dans tous ces êtres ? Qu’y a-t-il dans toutes ces âmes ? Un monsieur chauve en imperméable beige, assis sur le strapontin en face, feuillette un document professionnel. Il porte des lunettes. Deux places derrière lui est assis un homme du même âge, le crâne tout aussi lisse, le même vêtement sans âge et consultant lui aussi des feuillets. Les deux hommes ne se voient pas, impossible. Et au même moment, ils sortent de leur poche un mouchoir en papier et se mouchent bruyamment. Dans un film, cela aurait paru burlesque. Mais comme c’est la réalité, cela fait sourire Mathieu.

Mathieu et son groupe d’amis les plus proches ont créé un groupe sur WhatsApp. Il y discute avec Lise, Pierre, Antoine, Alice et Aurélie. La plupart du temps ils s’envoient une photo drôle, insolite ou paradisiaque. Chacun écrit un commentaire, c’est à celui qui sera le plus drôle, le plus original, qui renchérira le dernier. Mais dans cette joute de bons mots, on ne sait pas comment se porte Lise qui est embauchée depuis quelques mois aux Laboratoires Darieux et dont le travail commence à grignoter la vie, on ne sait pas comment vont Alice et Antoine dans leur bel appartement près du parc Montsouris, on ne sait pas le fond de l’âme de Pierre, qui semble toujours gai. Et Mathieu, avec ses photos de chaussures panda qui amusent tout le monde, qu’y a-t-il dans son cœur ?

Le soir en reprenant le métro pour rentrer chez lui, il décide d’envoyer un message à Aurélie seule. Que lui dire ? Quelque chose de sérieux, comme : « Comment ça va ? Ce B&B, ça marche bien ? » Oui, pourquoi pas ? C’est normal de prendre des nouvelles. Mathieu tapote sur son téléphone. Un petit signe gris en forme de « v », puis deux apparaissent au bas du message. Rapidement ils deviennent bleus. À l’autre bout de la terre, Aurélie a lu son message. Il fixe son téléphone, qui finit par se mettre en veille. Il le rallume. Au bout d’un temps qui lui paraît interminable (en réalité, le temps d’une seule station de métro), il voit apparaître : « Aurélie est en train d’écrire… », puis ça s’interrompt. Ça reprend, puis plus rien. Pourquoi ? Soudain, la notification d’un message : « Hello ! Oui, tout va au top ! Le B&B marche bien, je viens de terminer ma journée. » Puis un nouveau message d’Aurélie : « Les beaux jours arrivent, je suis dans un hamac sur la terrasse en train de regarder les étoiles. » Il lui répond : « Génial ! » Il ne sait plus quoi écrire. Un temps interminable puis il reçoit un selfie d’Aurélie et John, grand sourire. Ils sont visiblement allongés côte à côte dans le hamac. Pris d’un doute, Mathieu se lance et écrit : « Je ne savais pas que tu étais avec John. » Il conclut par un smiley clin d’œil. Elle lui répond aussitôt d’un smiley sourire suivi de : « Oui, ça fait trois mois. » Mathieu sent l’intérieur de son crâne devenir très chaud. Ses yeux ont du mal à faire la mise au point. Il vient de rater l’arrêt Alésia. Il descend au suivant et décide de remonter à pied l’avenue du Général Leclerc. En marchant dans l’air de ce soir d’automne, ses pensées se rafraîchissent peu à peu et sa vue se fait plus nette. Il a presque envie de rire de lui-même.

Mathieu a pris l’habitude de photographier les passages de livres qu’il aime. De temps en temps, il les relit. Son grand-oncle, dont il est très proche, garde dans sa mémoire des poèmes ou des extraits de livres. De temps en temps il les lui récite. Mathieu quand il veut se rappeler un passage est obligé de pencher la tête en avant vers son téléphone. Il voit les mots plus qu’il ne les entend. Il se frotte les yeux dans la clarté bleutée de l’écran. À vingt-cinq ans, Mathieu a déjà mal au dos, en haut du dos, aux cervicales, à force de garder son cou tendu vers l’écran de son téléphone. Il pourrait regarder autour de lui, au loin, entendre les mots dans sa tête, regarder le ciel de Paris au-dessus des toits, lorsqu’il devient orangé en fin de journée. Tout en récitant ces quelques vers de Verlaine s’il les savait par cœur, il observerait le peuplier face à sa fenêtre se balancer doucement dans le vent. Dans la lumière du soir, en ce début d’automne, ses feuilles commencent à jaunir.


Mathieu repense souvent aux chaussures Panda. « Qui peut bien porter ça ? » L’image du visage de leur propriétaire est sûrement rangée dans un recoin de son cerveau. Mais elle n’est ni sur Instagram, ni sur Snapshat, ni sur Facebook. Elle n’est pas non plus dans Google lorsqu’il tape « qui peut bien porter ça ? » et « chaussures panda ». Il se souvient du bas d’un pantalon noir, d’une silhouette sombre. Mais le reste ? En reprenant le métro ce matin pour aller au laboratoire, il regarde les pieds de tous les voyageurs.

Elle avait dû descendre entre Saint-Placide et Vavin. Ce soir, sur le chemin du retour, il descend successivement à Saint-Placide, Montparnasse, puis Vavin. À chacune de ces stations, il se place à une position stratégique sur le quai pour ne rater aucun voyageur. Soit au milieu s’il y a des sorties à chaque bout, pour avoir une vue d’ensemble, soit du côté de la sortie, lorsqu’il n’y en a qu’une seule. Il regarde les chaussures le temps du passage de trois ou quatre métros, puis reprend la rame pour une station, descend à la suivante et recommence. Bien sûr la fille aux chaussures panda ne porte certainement pas ces chaussures-là tous les jours. Que peut-elle porter d’autre ? Des Louboutin ? Des Dr. Martens roses ? Des tennis à paillettes ? Sûrement pas les petites ballerines noires ou les bottines chocolat de toutes les Parisiennes !

En rentrant chez lui, il se replonge dans son téléphone, appelé par cette extension de son bras qui ne demande qu’à être allumé. Il va sur YouTube. Il sait qu’au lieu de regarder les derniers buzz et clash télévisuels, mosaïque d’informations et d’instants coupés de leur contexte, il pourrait regarder un film. Il souhaite depuis longtemps regarder tous les films d’Hitchcock, mais il ne le fait pas. Ou bien il pourrait commencer à lire L’Herbe rouge de Boris Vian que lui a prêté son frère. Pour l’instant, regarder les infos de la journée, pas longtemps, juste un quart d’heure. Il est 21 h 32. À 21 h 50, il aura terminé et pourra enfin commencer ce livre qui traîne dans sa sacoche depuis une semaine. Un regard rapide en bas à droite de l’écran : il est 21 h 37. Allez, encore quelques minutes, le temps de regarder cette autre vidéo proposée par YouTube. Celle-ci paraît intéressante et celle-là doit être drôle. Tiens, il ne connaissait pas cet humoriste. Il vérifie l’heure : 23 h 18. Dégoûté de ce temps englouti, il va se coucher.


Le soir suivant et les autres soirs de la semaine, après sa journée de travail au laboratoire, il ne peut s’empêcher de nouveau de descendre à chaque station et regarder les chaussures des voyageurs. La semaine suivante est identique. Il refuse des pots avec Pierre, Antoine et les autres, prétexte une course urgente, invente une fuite d’eau dans son appartement et un rendez-vous avec le plombier. Il décline des cinémas avec Lise, refuse un concert avec Antoine et Alice mi-novembre. Il prétexte trop de travail.


Au bout de trois semaines, en prenant l’ascenseur pour rentrer chez lui, il se regarde dans le miroir. Sa peau est pâle, presque translucide. Sa quête vaine a dessiné des cernes gris sur son visage. Rentré chez lui, il se connecte sur AdopteUnMec. Une très jolie brune aux yeux verts étonnés l’a mis dans son panier. Dans son panier ! Il sait le ridicule de la situation, mais se met à discuter avec Léa. Elle s’intéresse beaucoup à la musique et joue elle-même du violoncelle. Après quelques jours de discussion, elle lui propose de se rencontrer. Mathieu lui suggère d’aller prendre un pot sur la Butte-aux-Cailles où il aime aller avec ses amis. 


Le soir suivant, lorsqu’il entre à La Folie en tête, il la voit, déjà installée à une table au fond du bar. Elle est en train de lire un flyer qu’elle tient à la main. Ses cheveux qu’elle a lissés ce soir encadrent son visage clair et ses yeux verts éclairent ses longs cils maquillés. Il parvient à se souvenir qu’elle s’appelle Léa, mais a dû mal à se concentrer sur la conversation. De nouveau, il pense à Aurélie, à ses cheveux blonds vénitiens, contraste absolu avec les cheveux noirs de Léa, si noirs qu’ils en sont presque bleus. Il pense à Aurélie, il pense aux chaussures panda, il pense à nouveau à Aurélie qui porterait des chaussures panda sur une plage de Plettenberg Bay. Il revoit l’image d’Aurélie allongée à côté de John, il se souvient avec honte de ses soirées gâchées à regarder les pieds des voyageurs. Il lève la tête vers Léa. Ses yeux sont magnifiques. On dirait un paysage d’eau et de verdure. Elle est belle Léa, très belle d’ailleurs, mais pas comme sur les photos des publicités. Il remarque sa voix grave et très douce, ses phrases qui traînent un peu sur la fin, marque d’un souci de bien se faire comprendre de son interlocuteur. Les filles sur les photos ne parlent pas. 

Dans un sourire, elle lui tend le flyer :

— Tiens, regarde ! F.M. passe bientôt en concert à la Flèche d’Or !

Il prend le flyer qui lui échappe des mains et tombe par terre. Mathieu se penche pour le ramasser.

Sous la table, il aperçoit les pieds de Léa. Un sourire se dessine sur son visage. Elle porte des chaussures panda.